Se réarmer pour mieux maîtriser les armements en Europe

L’Occident devrait se réarmer s’il veut rétablir l’engagement de la Russie en matière de contrôle des armements

Publication cover
Texte complet disponible en

L'Occident devrait se réarmer s’il veut rétablir l'engagement de la Russie en matière de contrôle des armements.

Le contrôle des armements n'a jamais eu pour but de transformer des rivaux en amis, mais de prévenir une nouvelle guerre ou une nouvelle course aux armements. Les traités actuels de maîtrise des armements – notamment le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) – sont obsolètes dans la mesure où ils ne permettent plus de réduire le risque d'escalade militaire entre l'Occident et la Russie. Les efforts actuels pour relancer la maîtrise des armements sont voués à l'échec car ils sont conçus de façon séparés des réalités militaires et stratégiques du continent européen. 

Pour que de futurs traités fonctionnent, ils devront correspondre aux intérêts de leurs signataires. La Russie sait que la seule dimension du rapport de puissance où elle peut rivaliser avec l’Occident est la force militaire brute ; tant qu'elle aura un avantage militaire sur son flanc occidental, la Russie ne prendra pas au sérieux le contrôle des armements. Mais l'Europe n'est pas obligée d'accepter l’imprévisibilité russe comme un fait immuable. Si la Russie rechigne à prendre le control des armements au sérieux du fait de l'équilibre militaire actuel, l'Europe peut modifier le calcul stratégique de Moscou :

  • en améliorant les capacités européennes et en renforçant de manière significative la portée, l'échelle, le rythme et la performance technique de la présence militaire de l'OTAN sur son flanc Est ;
  • en augmentant la préparation et la déployabilité des forces armées européennes ;
  • en rendant ces améliorations visibles pour la Russie (notamment à travers des déploiements, des exercices militaires et d'autres initiatives).

Ces démarches doivent être accompagnées par une approche commune de la maîtrise des armements qui prévoirait en premier lieu de nouveaux mécanismes pour en renforcer la transparence et la prévisibilité et pour l'adapter aux nouvelles technologies.

L'ECFR ne prend pas de position collective. Les publications de l'ECFR ne représentent que les opinions de leurs auteurs.