Les élections tunisiennes et la consolidation de la démocratie

L’Europe doit revoir sa politique envers la Méditerranée pour soutenir la Tunisie en priorité

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Les élections  législatives  tunisiennes constituent  une étape importante dans la transition du pays. Alors que les espoirs de démocratisation suscités par les soulèvements de 2011 ont été déçus dans le reste du Moyen-Orient, la Tunisie offre toujours l’espoir d’une véritable transition démocratique. Mais pour consolider la démocratie après les élections de cet automne, le pays aura besoin de surmonter de nombreux défis.

 Les hommes politiques du pays doivent montrer leur capacité à constituer un gouvernement efficace.

Dans une nouvelle publication du Conseil européen – ECFR, Anthony Dworkin examine les nouvelles étapes nécessaires à la consolidation de la démocratie en Tunisie. Il  souligne l’importance pour les hommes politiques du pays  de montrer leur capacité à constituer un gouvernement efficace, et à éviter une polarisation qui a presque fait échouer la transition l’année dernière. Ils doivent ensuite démontrer que ce gouvernement peut gérer les problèmes économiques et sécuritaires du pays, pour que le peuple tunisien n’ait pas l’impression que la démocratie a rendu leurs conditions de vie plus difficiles.

Anthony Dworkin précise qu’une forte abstention serait un premier signe de désaffectation politique. Au-delà, la Tunisie doit absolument réformer l’appareil d’Etat en profondeur, de l’administration publique aux forces de sécurité en passant par la justice dans le but de se montrer à la hauteur des aspirations de la révolution, et de surmonter l’éventuelle opposition des adversaires du changement.

L'UE a intérêt à ce que la transition démocratique en Tunisie réussisse.

Enfin, Anthony Dworkin estime que l’Union Européenne a un énorme intérêt à voir l’expérience tunisienne réussir. Alors que le reste de la région s’enferme dans une spirale négative, l’Europe devrait selon lui faire du soutien à la Tunisie l’une des priorités de sa politique régionale méditerranéenne :

  • Eviter que les mesures économiques de court terme n’affectent les tunisiens les plus démunis
  • Aider la Tunisie à lutter contre le terrorisme de manière plus responsable
  • Promouvoir les échanges éducatifs et culturels avec la population tunisienne
  • Investir pour créer des emplois et améliorer les services
  • Se proposer comme partenaire de la réforme de l’Etat.

Anthony Dworkin ajoute : « c’est seulement en instillant un véritable changement dans la vieille garde qui hante encore les institutions étatiques que la Tunisie peut se montrer à la hauteur des aspirations qui ont conduit son peuple à la révolution. »

L'ECFR ne prend pas de position collective. Les publications de l'ECFR ne représentent que les opinions de leurs auteurs.