China Analysis: l’Asie divisée, quelles implications pour l’Europe?

L’Europe doit développer une nouvelle stratégie en Asie

Publication cover

L'Europe doit mettre en place une politique plus audacieuse envers la Chine.

Dans ce bulletin, François Godement estime que l'Europe doit développer une nouvelle stratégie en Asie, une stratégie qui soit honnête, ambitieuse – et surtout à vocation régionale. Cette nouvelle stratégie devrait comporter les éléments suivants :

  • Le développement d'un Partenariat Europe-Asie (PEA) : la focalisation européenne sur le commerce bilatéral ne suffit plus. L'Europe doit mettre en place une proposition régionale d'échanges et d'investissements à l'instar du Partenariat Trans-Pacifique des Etats Unis, tout en offrant à la Chine la possibilité d'y participer. Autrement, l'Europe risque de se retrouver loin derrière dans l'accès aux marchés émergents de la région.

 

  • Une politique axée sur la sécurité énergétique régionale : l'Asie a besoin de nouvelles ressources énergétique pour assurer son succès économique et l'Europe doit améliorer sa sécurité énergétique. Que ce soit à travers une limitation de l'utilisation des sanctions et des boycotts à la mise en place d'un accord sur les droits de navigation (à l'opposé de la liberté de navigation) et à travers un partage des ressources et de la surveillance des zones d'exclusivité économique, l’Europe et l’Asie doivent mettre en place des initiatives communes.

 

  • Une stratégie commune dans les ventes d'armes aux pays asiatiques : les ventes d'armes sont florissantes grâce à la course aux armements régionale et l'Europe en est un des acteurs principaux. L'Europe est l'un des protagonistes les plus importants en matière de sécurité dans la région, bien plus important que ce que les Asiatiques pensent. Mais l'absence d'une stratégie commune européenne dilue l'influence européenne dans la région.

L'approche européenne en Asie est en décalage avec les tendances propres au continent. L'Asie n'est pas intéressée par les importations occidentales d'institutions multilatérales de sécurité et d'arbitrage international, et l'UE devrait abandonner ses efforts de transposition des solutions d'après-guerre au contexte asiatique. Au contraire, elle devrait plutôt chercher à récompenser les compromis et à renforcer ses ventes d'armes dans la région de manière à acquérir un rôle plus central en termes de sécurité.     François Godement

L'ECFR ne prend pas de position collective. Les publications de l'ECFR ne représentent que les opinions de leurs auteurs.