China Analysis – Que cent think tanks s’épanouissent en Chine

Selon un nouveau rapport de l’ECFR, la Chine est en proie à une véritable « fièvre des think tanks »

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Selon un nouveau rapport de l’ECFR, la Chine est en proie à une véritable « fièvre des think tanks ». Ces instituts d’analyse politique souffrent cependant d’un manque d’indépendance dû à leur subordination à un Etat autoritaire.

« Que cent think tanks s’épanouissent en Chine », la dernière parution de la série China Analysis de l’ECFR, analyse une compilation de source chinoise sur la montée des think tanks en Chine. Le rapport montre notamment que l’appel de Xi Jinping pour la création de « think tanks aux caractéristiques chinoises » a conduit à une prolifération des instituts, ainsi qu’à une expansion de leur éventail d’activités et de leur poids sur la scène publique et internationale.

Il semblerait cependant que la quantité ait primé sur la qualité, dans la mesure où ces nouvelles organisations ont du mal à dépasser la tension inhérente à leur rôle d’analystes critiques de la politique et de conseillers du gouvernement. Les think tanks chinois sont dépendants de financements publics et sont supposés soutenir le « soft power » chinois à l’étranger. Ils sont défendus de critiquer ouvertement les politiques du gouvernement central et ont pour fonction de convaincre le public du bien-fondé des politiques nationales, telles que l’initiative de la Nouvelle route de la soie. En effet, cette poussée pour la construction de nouveaux think tanks est supervisée par une division du Département de la Propagande. Dans la pratique, cela signifie que la majeure partie de leur travail se limite à interpréter et légitimer des décisions déjà prises.

François Godement, directeur du programme Asie et Chine de l’ECFR, observe :

« Les think tanks tiennent un double rôle en Chine. Dans un Etat sans espace dédié à l’opinion publique, le premier est de transmettre aux décideurs politiques des vues objectives tandis que le second est de promouvoir le point de vue chinois dans le monde. Notre enquête montre que, pour le moment, il y a un manque de personnes capables de réaliser la première fonction, et un excès de celles prêtes à endosser la seconde. »

L'ECFR ne prend pas de position collective. Les publications de l'ECFR ne représentent que les opinions de leurs auteurs.